Le NAME Festival, on a décidé d’en parler parce que c’est exactement ce qu’on aime dans la techno : des artistes qui marquent, une fidélité rare dans un milieu où tout file vite (big up à Ellen Allien, marraine depuis toujours), et des prix justes qui respectent le dancefloor.
Ici, pas de faux-semblants ni de concessions commerciales. Juste la techno qu’on aime!
Avec cette édition Open Air, vous parlez d’un retour aux fondamentaux et d’une prise de risque. Concrètement, qu’avez-vous souhaité changer ou préserver dans l’identité du NAME ?
“Le NAME a été créé en 2005, pionnier des festivals électro en France comme alternative à la « rave » ou au clubbing. Nous l’avons conçu avec les valeurs fondatrices d’Art Point M depuis 1991 : inclusivité, tolérance, ouverture d’esprit, accessibilité et diversité culturelle. Depuis 20 ans, il valorise les artistes féminines et émergent·es. Aujourd’hui, face à la démocratisation de la musique électronique et à une concurrence accrue, nous revenons aux fondamentaux : une programmation plus alternative, des sets plus longs pour favoriser l’immersion, la découverte, et préserver notre indépendance tout en affirmant nos valeurs.”
— Sabine Duthoit
“Pour moi, spectateur dès 2015 devenu organisateur, le retour aux fondamentaux c’est une recherche de simplicité, en conservant les marqueurs historiques du NAME : artistes reconnus ou émergents, un lieu industriel exceptionnel ancré dans l’histoire populaire du Nord, et un positionnement affirmé vers la journée. Cela implique une programmation plus progressive sur deux journées, permettant aux artistes de s’exprimer longuement pour créer des connexions uniques avec le public.”
— Gaël Troussier
Ellen Allien est marraine du festival depuis ses débuts, comment cette fidélité artistique façonne-t-elle l’esprit du NAME ?
“Ellen Allien est une artiste majeure, pionnière qui ne cesse de se réinventer. Elle pose les bonnes questions et a naturellement endossé le rôle de marraine, façonnant l’esprit du festival par sa fidélité et son engagement constant.”
— Sabine Duthoit
Vous faites le choix fort d’une tarification accessible, est-ce aussi une manière de défendre un modèle de festival alternatif aux événements techno plus « mainstream » ?
“Absolument ! Une tarification accessible implique une programmation moins « bling », une organisation raisonnée économiquement pour atteindre l’équilibre financier. Le défi est de fédérer un large public qui ne se reconnaît plus forcément dans les événements techno actuels, tout en séduisant également les plus jeunes, dans un paysage électro aujourd’hui fragmenté en communautés.”
— Sabine Duthoit
“Oui, c’est une volonté assumée d’éviter le « toujours plus spectaculaire » qui mène à l’augmentation constante des coûts et nuit à la durabilité environnementale comme économique du secteur. Le NAME ralentit le tempo, revient à des formats raisonnés tout en restant accessible financièrement pour le public.”
— Gaël Troussier
Et… c’est viable ?
“C’est un test grandeur nature ! La viabilité passe par une programmation alternative et une jauge équilibrée économiquement. Nous sommes convaincus qu’il existe une réelle demande pour ce modèle alternatif, mais le festival de mai le confirmera concrètement.”
— Sabine Duthoit
“La viabilité économique est effectivement un pari. Avec l’inflation des cachets et coûts techniques, nous cherchons à créer un modèle où l’équilibre économique ne dépend pas d’un remplissage maximal. C’est possible grâce à une gestion rigoureuse, des choix radicaux, et à l’engagement de nos partenaires et du soutien public. Cette édition test nous dira si la scène électro et le public suivent cette direction.”
— Gaël Troussier
Quel rôle particulier occupera le design cette année dans l’expérience du NAME Open Air ?
“Avec Art Point M, dirigé par Fanny Bouyagui, le design tient une place essentielle. Nous faisons des scénographies, spectacles et grandes parades urbaines. Le site industriel du 9-9bis Métaphone est un nouveau terrain de jeu créatif pour nous, offrant de nombreuses opportunités pour renouveler l’expérience visuelle du festival.”
— Sabine Duthoit
Si vous deviez choisir un track par artiste déjà annoncé ?
- 9×9 : Ich Glaube Ich Spinne
- Âme Live : Howling (Âme remix)
- Ellen Allien : Sehnsucht <3
- Hardt Antoine : son edit de Sing it Back (Moloko) !
- Jennifer Cardini : Howling – Lover
- (Jennifer Cardini & Damon Jee remix)
- Mala Ika : Werde Immer High
- Salome : Hacker
- Yanamaste : Evil

Le mot de la fin ?
— Sabine Duthoit : “En avant !”
— Gaël Troussier : “La fête, la fête, la fête !”