Djaouli Entertainment, plus qu'un simple collectif de DJ, est devenu en quelques années une force incontournable de la scène underground ivoirienne;

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Né de l’envie de s’affranchir des codes rigides des soirées mainstream d’Abidjan, Djaouli Ent a su apporter une vision alternative, un souffle nouveau dans une ville où la culture DJ est encore en pleine émergence. Leur mission ? Créer un pont entre des genres et des publics que tout oppose en apparence : l’électronique de niche et le hip-hop ivoirien, les expatriés et les locaux, les “chocos” et les quartiers populaires. Djaouli, c’est un mouvement, une énergie contagieuse, et surtout un engagement pour la diversité musicale et sociale.

Comment êtes-vous tombés dans la musique électronique ?

Le nom 'Djaouli ?

Votre initiative semble offrir une alternative à la scène musicale dominante à Abidjan. Quels ont été les principaux défis à surmonter ?

Mask On : Notre niche est encore en développement, mais on remarque que le public commence vraiment à saisir l’essence de nos soirées et leur fonctionnement. Au début, beaucoup voyaient nos événements, juste comme des événements ponctuels, hors club, et certains repartaient avec une certaine frustration quant à la musique électronique. Aujourd’hui, les gens savent à quoi s’attendre de plus en plus. Le principal défi reste de trouver le bon équilibre musical. Il faut bien doser entre musique électronique et Hip-Hop, entre mainstream et musique de niche, de sorte à ce que chacun y trouve son compte sans se sentir exclu. Les Ivoiriens sont en outre, très attachés à leur musique locale de grande qualité, rendent l’organisation d’événements sans cette dimension encore plus complexe.

La DJ franco-ivoirienne 'Laissonsluciefaire' a exprimé un renouveau de passion en jouant pour Djaouli.Ent. Pouvez-vous expliquer comment votre plateforme influence et revitalise les artistes qui y participent ?

MASK ON : Djaouli Ent a été crée dans le but de nous permettent en tant que DJ d’avoir un espace d’expression où on pourrait passer le son qu’on veut sans aucune contrainte extérieure. Ce espace la nous le rendons maintenant accessible à tous les DJs de la ville. C’est fou, mais après chaque soirée, la chose qu’il ne cesse de dire c’est « Merci ». Je pense que cela permet de les réconcilier avec l’essence artistique, avec leur âme d’artiste avec leur passion. Le public aussi joue le jeu donc le combo est efficace. 

Pouvez-vous nous partager un mix qui représente le mieux le son de Djaouli Ent ?

Quels artistes vous ont inspiré (ou vous inspirent encore) musicalement ?

Pouvez-vous présenter vos résidents ?

Mask On est un artiste influencé dans le Hip-Hop (Trap) et qui a découvert la musique électronique en décembre 2020 avec le label « Blanc Manioc ». En tant que DJ, il fusionne ses influences de base, comme le Hip-Hop, le Coupé décalé et la musique congolaise, avec cette nouvelle passion pour l’électronique. Son objectif est de créer un pont entre le Hip-Hop et ces genres musicaux qui l’ont toujours entouré, tout en explorant les fusions entre Hip-Hop et musique électronique. En 2021, il commence sa carrière à Abidjan, en mettant en avant un univers musical singulier tout en portant des masques pour séparer l’artiste de la personne. L’essence de son art réside dans la quête d’un équilibre parfait entre la musique de niche et la musique mainstream.

Seny.D est un designer, directeur artistique, et DJ franco-sénégalais, établi en Côte d’Ivoire depuis 2019. Passionné par la musique de niche, il considère qu’un bon DJ est celui qui sait surprendre son public en jouant des morceaux méconnus. Toujours à l’avant-garde, il est constamment à la recherche des tendances qui domineront les 3 à 5 prochaines années, se définissant ainsi comme un pur DJ de niche. Son univers musical est riche et varié, avec des influences majeures provenant de la House, de la Garage, de la Drum and Bass (DNB), et de la Jungle.

Vous vous considérez comme une soirée engagée ? Quelles sont les valeurs de Djaouli ?

MASK ON : Je dirai que nos valeurs sont Unité, Ouverture, Liberté et Respect ! Et que nos seuls commandements sont « L’égalité de chacun sur le Dancefloor » et L’enjaillement dans le respect. 

Présentez nous la scène underground, Electronique Abidjanaise.

Seny D : Je suis rentré en contact pour la première fois avec la scène Underground à Abidjan quand je suis arrivé, donc c’est plus de six ans maintenant. C’était des soirées Kamayakoi organisées par Clément, qui est devenu un ami à moi d’ailleurs. Donc des soirées vraiment exclusivement musique électronique. Et ensuite, je dirais qu’il y a eu une évolution qui a eu l’apparition de la Sunday qui a commencé en étant une soirée underground et au vu de son succès, de sa réussite, est devenu plus populaire. Mais ça a ouvert la porte quand même à d’autres collectifs parce que la Sunday a quand même apporté le fait qu’on fasse la fête en dehors des boîtes, ce qui ne se faisait pas énormément avant eux. Il va y avoir Espace Coco aussi, avec qui on s’entend très bien, avec qui on fait des collaborations.

Quels genres d’endroits vous aimez investir pour vos soirées ?

En 2024, nous avons investi plusieurs nouveaux lieux, bien plus que les années précédentes, et cela nous a permis de réaliser à quel point la configuration d’un endroit peut réellement impacter le déroulement et le succès d’une soirée. Guido’s (Une pizzeria) est notre lieu favori, c’est là où nous avons organisé le plus d’événements, et l’énergie y est vraiment. Ensuite, il y a Doraville (le parc d’attractions désaffecté) qui a offert un endroit de jeu et de fête comme Abidjan n’a jamais connu. Et enfin, la Grande Maison by Venus Room, où nous avons tenu l’une de nos soirées les plus mémorables cette année.

Comment vos événements contribuent-ils à la cohésion sociale et au brassage culturel dans une ville aussi dynamique et diverse qu'Abidjan ?

Seny D : Les soirées Djaouli, je pense qu’elles participent à la cohésion sociale, dans un premier temps, parce que c’est une soirée qu’on a un peu créée à notre image. Et je pense que, que ce soit pour moi, pour Mask On ou pour Dawit, on est quand même des gens qui, de base, traînent dans des cercles sociaux différents à Abdijan. Donc voilà, on a des amis qui sont ivoiriens, qui vont être dans des quartiers populaires, des amis ivoiriens qui sont plus aisés. On a des amis expatriés, des amis libanais. Donc je pense que rien que ça, c’est une première explication qui va permettre de comprendre un peu quel genre de brassage on peut apporter. Et ensuite, je pense que ça va être les line-up qu’on essaye de mettre en place, les DJ sets que Mask On et moi on va préparer. parce qu’on essaye de fournir de la musique pour les différents cercles sociaux qui existent en vrai, tout en cherchant une cohérence musicale. Je pense que c’est un peu un ensemble de tout ça.

En tant qu'acteurs de la scène musicale en Côte d'Ivoire, quel impact pensez-vous que vos événements et votre musique peuvent avoir sur la perception internationale de la musique électro sur le continent africain ?

MASK ON : Djaouli Ent propose une scène musicale hybride qui, à terme, pourrait mettre en lumière de nouveaux genres, de nouveaux artistes et de nouvelles têtes d’affiche DJ en provenance de Côte d’Ivoire sur la scène internationale. Depuis nos débuts, nous avons toujours été attachés à l’idée de collaborer avec des collectifs locaux et internationaux. Nos événements deviennent ainsi des espaces d’échange, de collaboration, de connexion entre les scènes du monde et notre scène locale. Chaque collectif ou DJ du monde pourra venir s’inspirer, partager son art, découvrir un nouveau public, se mélanger à notre culture de la musique, de la fête. C’est un pas assez important pour les scènes musicales d’ Afrique Francophone que je trouve assez talentueuse mais peu influente quasiment lésée à l’internationale. Je crois que cetteapproche peut influencer la perception de la musique électro, de la musique de l’Afrique Francophone sur le continent africain à l’échelle internationale. 

Quels sont les futurs projets pour Djaouli Entertainment ? Des collaborations ou événements spéciaux à l'horizon ?

  1. Un Ep de Remix et d’édits en collaboration producteurs ivoiriens très talentueux qui propose des genres alternatifs.
  2. Une soirée Rap Ivoire & Electronique Contest
  3. Un Djaouli Tour dans la Sous-Région

Où voyez-vous Djaouli Ent dans 5 ans ?

Dans 5 ans, on voit Djaouli Ent devenir une référence incontournable de la scène musicale ivoirienne, une plateforme qui aura permis l’émergence de d’un nouveau genre musical, de nombreux talents. Nos soirées seront régulières et solides, attirant entre 500 et 1000 personnes à chaque édition. On se projette aussi sur les scènes de festivals, montrant au monde entier, comment on fait ça bien à Abidjan !

Vous pouvez nous faire découvrir des sons électro locaux ?

Freedom. Energy. Unpredictability. That’s the essence of Djaouli Entertainment, a collective carving out a niche for electronic music in Abidjan. While the mainstream is dominated by familiar beats and chart-topping tracks, Djaouli is redefining the nightlife, injecting a sense of raw authenticity and rebellion into every event.

“We’re not just throwing parties. We’re creating spaces where the unexpected happens,” says Seny.D, co-founder of the collective. Djaouli doesn’t just bring a new sound—it brings an entirely different way of experiencing music. Whether in a deserted villa or an abandoned amusement park, the setting is always as important as the beats that flow through the speakers. “We’re drawn to unusual spaces because they make people feel something different. It’s not about clubbing; it’s about the atmosphere.”

In a city where most parties revolve around familiar hits, Djaouli Entertainment dares to introduce new sounds, blending global electronic influences with local Ivorian beats. The collective has faced its fair share of challenges, with many partygoers initially skeptical of this unfamiliar terrain. “At first, people didn’t get it,” explains Lionel De Souza. “They wanted to hear what they knew. But slowly, they started to trust us, to understand that this was something different.”

Now, Djaouli’s audience knows exactly what they’re stepping into—a night of discovery, where the usual rules don’t apply. It’s this unpredictability, this freedom to be surprised, that has made Djaouli a standout on the Abidjan scene.

Behind every event is a commitment to unity and respect. Mask On, a key resident DJ, emphasizes this. “When you’re at a Djaouli party, there’s no hierarchy. It doesn’t matter where you come from or what you listen to. On the dance floor, everyone is equal.”

As Djaouli looks to the future, the goal is clear: expansion. A planned tour across West Africa, collaborations with local and international producers, and an ambition to influence how African electronic music is seen on the global stage. “We’re not just here for Abidjan. We’re here to show the world what this city—and this continent—can bring to the table,” says Seny.D.

With every event, Djaouli Entertainment continues to push boundaries, turning ordinary nights into extraordinary experiences, and making the unexpected the new normal.