L’association Consentis organise une soirée de soutien au Badaboum pour faire face à une situation économique devenue critique. « On traverse une période particulièrement difficile sur le plan financier. Toutes les associations de lutte contre les violences sexuelles et les discriminations font face à des baisses de subventions. » expliquent les membres de l’asso. Avec le club parisien, qui « souhaite s’engager sur les questions de violences en milieu festif », ils ont imaginé un événement dont tous les bénéfices seront reversés à Consentis.
Le choix du format club n’est pas un hasard : « Le format club était une évidence : il ne faut pas oublier que nous sommes passionné·es de la fête à l’origine. Nous croyons fort au pouvoir politique du festif : c’est un terrain où l’on peut expérimenter d’autres manières d’être ensemble, et aussi se rassembler autour d’un projet commun. »
« On espère lever un maximum de fonds et tous les bénéfices seront les bienvenus (…) L’objectif c’est de pouvoir continuer de proposer des actions de sensibilisation gratuites et de rentrer dans nos frais pour nos interventions sur site (stands, maraudes, ateliers, tables-rondes). On veut aussi pouvoir accompagner des structures et collectifs précaires ou qui manquent de trésorerie dans la mise en place de leurs dispositifs de prévention. »
Côté programmation, Consentis a « pensé un line-up éclectique avec des artistes talentueux.ses dont nous apprécions particulièrement la musique et qui sont proches de nos luttes ou ancrés dans le réseau associatif et la scène parisienne », citant notamment sa+ga aka Sarah Gamrani et un·e guest encore tenu·e secret. Là aussi, l’engagement est total : « On espère pouvoir toucher leur communauté qui les suit parfois uniquement pour la musique. La musique ne vient pas sans incarnation de valeur. D’ailleurs, on est très reconnaissant·es : toustes les artistes ont accepté de jouer gratuitement ! »
L’événement veut s’inscrire dans un mouvement plus global de la nightlife : « La notion de consentement est de plus en plus incluse dans la conception et l’organisation des évènements festifs (…) Il faut le dire : on partait de rien il y a quelques années et il y avait tout à construire ! Aujourd’hui, nos challenges sont différents : la tokénisation, le feminism-washing, l’arrivée de l’extrême-droite dans les événements de musiques électroniques, la baisse des subventions… »
Pour continuer à tenir à protéger nos soirées, Consentis évoque ses besoins : « Aujourd’hui, nos besoins sont d’abord financiers. Pour continuer à agir dans la durée, nous avons besoin de financements stables (…) Un besoin essentiel aussi, c’est la reconnaissance institutionnelle et politique du rôle de la prévention dans la vie nocturne. Comprendre que ce n’est pas un « bonus », mais une condition nécessaire à des espaces festifs plus sûrs et plus inclusifs. »
La soirée est avant toute chose un appel à soutien, mais aussi un moment charnier : « À court terme, nous espérons un soutien concret, qu’il soit financier, communautaire ou médiatique. Une soirée comme celle-ci permet de fédérer autour de notre projet, et aussi de nous redonner de la force. (…) À long terme, on espère que le prochain événement organisé sera simplement pour célébrer notre travail et non pas pour tenter de maintenir l’association. »
Alors, soutenez-les, faites la fête pour que nos nuits soient gardées <3 !

