L’Irlande instaure un revenu minimum pour les artistes : 1 300 € par mois garantis

Une mesure inédite en Europe

Dans son budget 2026, le gouvernement irlandais a confirmé la mise en place d’un revenu minimum garanti de 1 300 € par mois pour 2 000 à 2 200 artistes et travailleurs créatifs. Ce programme, baptisé Basic Income for the Arts (BIA), avait d’abord été testé entre 2022 et 2025 auprès de 2 000 bénéficiaires. Selon MusicRadar, le ministre de la Culture Patrick O’Donovan a présenté ce dispositif comme un “modèle que le monde regarde avec envie” (MusicRadar).

Des résultats économiques mesurés

Une étude indépendante réalisée par le cabinet Alma Economics pour le ministère de la Culture irlandais a révélé un chiffre marquant : chaque euro investi dans le programme pilote a généré 1,39 € de bénéfices pour la société. Comme le rapporte Business Insider, ce calcul inclut à la fois la valeur culturelle produite, les bénéfices sociaux liés au bien-être des artistes, et l’impact fiscal (recettes supplémentaires et économies sur la protection sociale) (Business Insider).

Impact sociétal et culturel

Les artistes ayant participé au pilote expliquent avoir ressenti moins de précarité et davantage de liberté pour créer. Loin de réduire la productivité, l’allocation a permis une multiplication de projets et une meilleure capacité à innover. Comme le souligne Business Insider, beaucoup ont parlé d’un effet “libérateur” qui leur a permis de se concentrer pleinement sur leur art.

Et en France ?

En France, aucun dispositif comparable n’existe. Le pays dispose certes du régime des intermittents du spectacle, qui couvre une partie des artistes salariés, du statut artistes-auteurs offrant quelques protections sociales, ainsi que de subventions ponctuelles via le CNAP ou les DRAC. Mais rien d’aussi universel ni d’aussi simple que le modèle irlandais.
Une proposition de loi, rapportée par Le Monde, évoque toutefois l’intégration des artistes-auteurs dans la caisse commune de l’assurance chômage, avec un minimum fixé à 85 % du SMIC pour ceux justifiant de 300 heures d’activité annuelle (Le Monde).

Une inspiration pour l’Europe ?

L’expérience irlandaise prouve que la culture n’est pas une dépense mais un investissement rentable pour la société. La France, qui revendique son “exception culturelle”, pourrait-elle franchir ce cap et garantir un revenu minimum à ses artistes ?