La musique électronique, une affaire d’autodidactes ? Oui… mais plus forcément.
C’est une phrase qu’on a tous entendue : « J’ai commencé à mixer tout seul, en soirée. »
Pas de solfège, pas de diplôme, juste un contrôleur acheté d’occasion une passion dévorante et YouTube pour professeur, et bien sûr que ça marche très bien comme ça pour certains. Mais peut-être que se former, c’est aussi s’assurer une meilleure entrée dans le milieu, plus en confiance, avec une base technique. De plus en plus, la musique électronique s’affirme comme une musique savante et complexe, qui a tout à gagner à être transmise.

Des autodidactes aux pros accompagnés
Depuis septembre 2025, un collectif appelé L’Archipel des Sons propose un modèle de formation inédit pour les musicien·ne·s et technicien·ne·s du spectacle vivant.
L’idée est de sortir du schéma rigide du conservatoire en offrant des parcours souples, adaptables à chacun·e, quel que soit son niveau ou son projet.
Il existe deux types de formations:
Côté musiciens, il s’agit de perfectionner sa pratique, sa production ou sa diffusion avec des modules ajustables selon les objectifs et le temps disponible.
Côté techniciens, on retrouve une logique de compagnonnage, proche du mentorat : des pros qui forment d’autres pros, dans une démarche concrète et collaborative.
Apprendre sans renier sa liberté
On pourrait croire que ce genre de formation est incompatible avec l’ADN libre de la scène électronique. Pourtant, se former ne veut pas dire se formater. L’Archipel des Sons l’a bien compris, il s’agit davantage d’un mouvement fédérateur qui vise aussi à sortir l’apprentissage de la solitude.
Avec des centres comme l’ATLA (Paris), le GRIM (Lyon) ou encore le CIAM (Bordeaux), le collectif ne propose pas un diplôme en plus à accrocher au mur, mais des compétences concrètes, une posture professionnelle, une communauté et des relations.
Une question de légitimité
Alors doit-on se former à la musique ? Pas forcément. Mais pour celles et ceux qui veulent transformer une passion en métier, c’est peut-être le bon moment pour s’entourer. Et tant mieux si les écoles s’ouvrent enfin à celles et ceux qui n’en viennent pas.
Apprendre ne tue pas la créativité. Et parce qu’à force de « faire tout seul », on finit parfois par tourner en rond.

