Rencontre avec Matthieu, le fondateur de Traxi

Tout a commencé par une envie toute simple : mixer sans déranger tes voisins. De cette idée est né Traxi, un concept devenu aujourd’hui une véritable aventure musicale sur roues. Matthieu nous raconte comment une soirée banale s’est transformée en projet unique.

Comment est née TRAXI ?

J’étais en train de télécharger du son pour une soirée, car je mixe aussi. Il était assez tard, j’étais dans mon canapé.
J’ai eu envie de pouvoir jouer la musique que je venais de télécharger.
Évidemment vu l’heure tardive il était impossible de mixer chez moi. C’est alors que je me suis demandé quel était le meilleur endroit pour pouvoir le faire.
Assez naturellement j’ai pensé à ma voiture car la qualité du son est cool et je ne gênerais pas mes voisins.
J’ai immédiatement regardé sur Internet un moyen d’alimenter mes platines.
Deux jours après je le recevais.
Après 10 minutes à avoir mixé à l’arrière de ma voiture, je me suis dit qu’il serait bien plus intéressant de faire mixer des gens tout en conduisant.
Le nom est venu immédiatement: TRACK + TAXI.
Il me restait plus qu’à convaincre des potes de faire les premiers épisodes.

En quoi cette approche change-t-elle ton expérience d’écoute et de création ?

Je pense pas avoir révolutionné la façon d’écouter de la musique, les DJ sets dans des lieux un peu atypiques commençaient à fleurir.
Par contre je suis convaincu d’avoir inspiré pas mal d’autres personnes car on m’envoie de temps à autre des projets très semblables à TRAXI (et c’est génial).

Comment sélectionnes-tu les artistes / DJ que tu invites ?

J’ai tout naturellement commencé en faisant jouer des potes qui ont bien voulu être les crash test de ce projet. Encore merci pour leur confiance.
Puis Traxi a commencé à se faire connaître et les demandes sont arrivées d’elles-mêmes.
Concernant la sélection, cela se fait en fonction des disponibilités de chacun. Musicalement, je suis très ouvert même si il est vrai que 90 % des artistes / labels qui me contactent gravitent autour de la musique électronique.
J’ai de plus en plus d’artistes confirmés voire très confirmés, mais j’essaye aussi de mettre en avant des DJ plus émergents avec des univers / projets qui m’attirent.

Comment organises-tu la logistique des tournages (son, lumière, installation dans la voiture…) ?

Honnêtement, cela prend 15 minutes.
La plupart des sets sont tournés le soir à 20h à Genève.
Je finis de travailler à 19h, j’installe les platines et la caméra, j’ajuste la lumière et le son provient de la voiture.
Ce dernier est vraiment cool car un préparateur audio genevois (Prestige Car Audio) m’a fait l’honneur de son savoir-faire pour équiper ma voiture.

Quelles contraintes techniques ou sécuritaires as-tu rencontrées, et comment les as-tu surmontées ?

La plus grosse contrainte était l’alimentation. Comme dit précédemment, ce problème a été résolu très rapidement.
Sécuritairement parlant, la ceinture est de mise et le volume sonore raisonnable. Préservons nos oreilles 🙂

T’es-tu déjà fait arrêter par la police ? As-tu une anecdote à partager ?

Cela est arrivé deux fois et c’est toujours l’occasion d’un bel échange avec la police. Je pense qu’ils sont surtout curieux de savoir ce qu’il se passe dans ce club ambulant, et je les comprends.
En 108 épisodes il y a forcément eu son lot de petites mésaventures, que je qualifierais d’incidents joyeux : oubli d’enregistrer, platines qui se débranchent…
Mais rien de grave, ce n’est que de la musique.
On arrête, on rigole et on reprend l’enregistrement.

Qu’est-ce qui différencie tes sets de ceux d’un club ou d’un streaming standard ?

Je n’ai pas réinventé la roue, cela reste un DJ set.
Je pense surtout que l’expérience est pour les artistes qui viennent se poser à l’arrière, ils sont très excités à l’idée de jouer dans un véhicule.
Allez, je dirais que la seule petite différence c’est que dans Traxi le set est composé de 2 Faces (A et B) de 29 min. Cela permet aux artistes de faire deux sets bien différents s’ils le désirent.

Qu’aimerais-tu que les auditeurs retiennent après un set Traxi ?

Qu’ils retiennent le nom des artistes et qu’ils les supportent. C’est eux le cœur du projet.

Quelle direction artistique envisages-tu pour la suite ?

Vous savez, je suis tout seul à gérer Traxi par conséquent je me concentre sur l’essence même du projet : faire jouer des artistes à l’arrière de ma voiture.
Dernièrement, une collaboration avec la marque Hercules a été faite et j’ai adoré le fait de mettre en avant un produit « tout public » dans un cadre « professionnel ».

Comptes-tu développer le concept dans d’autres villes ?

J’ai déjà fait deux épisodes dans la ville de mon cœur, Marseille, ainsi qu’un autre à Lyon.
J’attends juste que Busy P me réponde et je monte à Paris ahah.

Quels sont tes rêves / ambitions pour its_traxi à moyen terme ?

Sincèrement, j’aurais jamais imaginé faire 108 épisodes, rencontrer 108 personnes incroyables, 108 histoires.
Je suis déjà extrêmement reconnaissant, je ne me prends pas la tête, j’espère juste continuer et partager, je crois que c’est ça ma vision de la musique.

 From the Lab to the Cab : https://www.instagram.com/its_traxi/