La musique électro a ce pouvoir unique de transcender le temps, de créer des bulles d’euphorie où la réalité se dissout. À travers quatre récits authentiques, découvrez comment des moments hors du commun ont scellé l’amour pour l’électro chez ces passionnées.
1.Dans la Bulle de l’Amsterdam Dance Event
« Le moment où je me suis dit que cette musique était faite pour moi, c’était en 2015 à l’Amsterdam Dance Event. Il y avait une soirée Innervision avec Dixon et Âme. La scène techno mélodique était encore plutôt underground à l’époque. Ça veut dire que les gens venaient pour danser, se laisser aller et essayer de vivre un truc en décalage avec le temps. Tout était parfait : le lieu, le public, mes collègues qui m’avaient suivi, mon dosage de boisson aussi. C’était le début de ma carrière dans ce milieu et j’avais l’impression d’être dans une bulle. Je faisais partie de ce petit cercle du monde qui faisait danser les autres. J’ai aussi découvert mon collègue cette nuit là, on était tous les deux un peu timides mais amoureux du son. Je ne saurais pas poser plus de mots à ce que j’ai ressenti cette nuit et puis lors de cette matinée. La musique électro c’est vraiment un truc qui t’englobe, c’est toute une culture qui n’a rien à voir avec la vie en journée. J’ai ressenti ça au plus profond de mon coeur, et pour l’instant cette sensation ne m’a pas encore quitté. »
2.L’Éveil à Ibiza
« On dira ce qu’on veut d’Ibiza, les prix, les VIP et les gens bourrés, mais pour moi ça a été une révélation. J’ai enchaîné Amnesia Ibiza, puis after dans une villa, et puis DC10. (Je ne connaissais pas la techno, j’étais venue pour une soirée à Ushuaïa en fait.) J’ai été transportée par une amie, puis par des inconnues qui se sont transformées en mes meilleures amies pendant 72 heures. La connexion qui se fait quand tu as envie de passer une soirée de fou et que tu te laisses complètement aller, c’est inexplicable. Sans même parler de substances ou quoi, je me suis sentie voler au-dessus de l’île, entraînée par cette troupe. On s’occupait les unes des autres et on a passé sans doute l’une des meilleures soirées de notre vie. »
3.La Révélation dans un Champ
« Mon moment un peu révélateur, c’était en teuf au milieu d’un champ. J’avais toujours été réfractaire à force de voir des potes tomber et se laisser entraîner dans des bails chelous. Et finalement, j’ai trouvé une communauté en marge de la société qui était plus que la conso et des punks à chien. La commu est vachement en avance sur plein de sujets : prévention, bienveillance, gestion des agressions. Et même sur les sound systems, c’est souvent mieux réglé que dans certains clubs. Et ouais, une matinée dans un décor gris, avec des gens qui vivaient pour ce moment et rien de plus. Alors maintenant j’essaye d’être dans les plans et d’avoir l’info pour y aller de temps en temps. Au delà du son que j’ai appris à aimer, j’y vois un monde un peu parallèle, à la fois simple et perché. Et j’en profite pour envoyer beaucoup d’amour aux teufeurs qui ont le coeur sur la main et qui font juste ça pour l’amour du son»
4.Le Marathon Barcelonais du OFF Sonar
« Un instant hors du temps, c’était avec mes potes aussi collègues à Barcelone. On a passé 4 jours pendant le OFF Sonar à valdinguer entre toutes les soirées organisées dans la ville. On se levait vers 10-11h, une petite bière au ptit dej et du gros son, et on rentrait vers 7h du mat. On écoutait plein de musiques électroniques différentes : techno, house, micro, tech house. On rencontrait des professionnels de la scène du monde entier avec qui on partageait des moments d’euphorie. L’anthem de ce trip c’était ACAMAR de Frankey&Sandrino. On bossait aussi dans la journée, mais toujours dans un cadre festif. On était jeunes, on en avait sous le pied ! Je ressens des choses dans mon ventre quand je repense à ces moments. C’était le bonheur, on vivait pour le son et les rencontres. »
ENGLISH
1. In the Bubble of the Amsterdam Dance Event
“The moment I realized this music was made for me was in 2015 at the Amsterdam Dance Event. There was an Innervisions party with Dixon and Âme. Back then, the melodic techno scene was still pretty underground. That meant people came to dance, let go, and try to experience something out of sync with time. Everything was perfect: the venue, the crowd, my colleagues who came along, and even the amount I had to drink. It was the start of my career in this scene, and I felt like I was in a bubble. I was part of this small circle that made others dance. That night, I also got to know my colleague, both of us a bit shy but in love with the music. I can’t fully put into words what I felt that night and morning. Electro music really wraps you up; it’s a whole culture that’s nothing like daytime life. I felt it deep in my heart, and that feeling hasn’t left me since.”
2. Awakening in Ibiza
“People can say what they want about Ibiza—the prices, the VIPs, the drunk crowds—but for me, it was an eye-opener. I went from Amnesia Ibiza to an after-party in a villa, and then to DC10. I didn’t really know techno; I had actually come for a party at Ushuaïa. I was swept away by a friend, then by strangers who turned into my best friends for 72 hours. The connection that happens when you’re just trying to have an incredible night and you completely let go is indescribable. Without even talking about substances or anything like that, I felt like I was flying over the island, carried along by this group. We took care of each other, and we probably had one of the best nights of our lives.”
3. The Revelation in a Field
“My slightly revelatory moment happened during a rave in the middle of a field. I had always been resistant after seeing friends fall into weird stuff. But eventually, I found a community on the fringes of society that was more than just consumption and street punks. This community is really ahead on many topics: prevention, kindness, handling assaults. And even with the sound systems, they’re often better set up than in some clubs. And yeah, one morning in a gray setting, with people who lived for that moment and nothing more. Now, I try to stay in the loop and go whenever I can. Beyond the music, which I’ve learned to love, I see it as a parallel world—both simple and out there. And I want to send lots of love to all the ravers out there with big hearts who do it all for the love of the music.”
4. The Barcelona OFF Sonar Marathon
“An out-of-time moment was with my friends and colleagues in Barcelona. We spent four days during OFF Sonar bouncing between all the parties organized around the city. We’d wake up around 10-11 am, have a beer for breakfast with loud music, and then come back around 7 in the morning. We listened to all kinds of electronic music: techno, house, micro, tech house. We met professionals from the scene from all over the world with whom we shared moments of euphoria. The anthem of this trip was ACAMAR by Frankey&Sandrino. We were working during the day too, but always in a festive atmosphere. We were young, and we had the energy for it! I still feel a flutter in my stomach when I think back to those moments. It was pure happiness—we lived for the music and the connections we made.”